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La Maîtresse (redacted)

(Texte écrit, comme tant d'autres, en avril 2020 au cœur du premier confinement, sans que je me soucie d'un possible lectorat. Nous sommes à présent en août 2021. Ce texte tient toujours. Je décide de le publier maintenant car je suis encore plus intimement persuadée de la nocivité du couple hétéronormé, des bâillons qu'il impose aux femmes et aux hommes, et je condamne la mesquinerie qui lui est inhérente. J'ai pu également faire lire ce texte autour de moi et il est entré en résonnance avec quelques uns. Je le publie aujourd'hui en ayant flouté la première partie pour éviter toute tentation de voyeurisme et de condamnation moralisatrice.) **************************** C’est le temps du confinement. Je me connecte à un événement qu’il organise en direct sur YouTube. J’y suis un peu en avance. ██████████████████████████████████ ██████████████████ ██████████████████ Tu me diras ce que tu en penses ? Oui, bien sûr, avec plaisir. 18h15, je me connecte donc au live

Adresse à la gauche servile

Libraires, intermittents, professeurs, vous êtes dangereux. Pas subversifs. Dangereux. Et pourtant la police ne vous craint pas. Moi, si. Vouloir être essentiel, et considérer qu’être essentiel c’est travailler, cela vous rend inoffensifs aux yeux du Capital. Quant à nous autres, qui cultivons l’ironie et l’inactivité, vous nous êtes infiniment menaçants. Demander l’aval et l’approbation d’un gouvernement qui vous met à terre, c’est dangereux. Ne penser votre existence qu’à travers l’exploitation de votre temps, c’est dangereux. Vous plier en quatre pour trouver des solutions qui nous plongent toujours plus loin dans le bourbier au lieu de tout foutre en l’air, c’est dangereux. Être de bonne volonté, bons petits soldats méritants, c’est dangereux. Vous pensez être des incarnations de la  gauche, mais vous êtes des modèles de servilité.  Cela fait quelques mois que je vous écoute attentivement et je me demande : qu’est-ce qui s’est passé dans vos petites têtes bien faites